Le 25 février, au cours de la deuxième journée de l’offensive du côté de la frontière nord de la région de Kyiv, les troupes russes ont envahi la petite cité d’Ivankiv, dans le district de Vychgorod. Le musée historique et ethnographique d’Ivankiv abritait une collection archéologique important. Il détenait également des œuvres de la fameuse tisseuse Hanna Veres et surtout plus d’une vingtaine d’œuvres originales de Maria Primachenko,artiste mondialement connue, originaire de la région.

Frappé par un obus, le musée a brûlé le 25 février vers 11h30 - 12h00. Dans un premier temps, il a été annoncé que l’essentiel des œuvres de Primachenko avait été détruites. Mais depuis, Ukranian Witness a publié un entretien avec la représentante de la mairie d'Ivankiv et les habitants. Grâce au courage du gardien et des voisins qui sont intervenus dès qu'ils ont vu le feu, les œuvres de Primachenko ont été sauvées. 

Le musée est l’un des premiers détruits par l’armée russe. Depuis, la destruction du patrimoine culturel ukrainien n’a cessé de croître, l’agresseur faisant peu de cas des accords internationaux, notamment de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé. Un article de cette convention stipule que si un seul bien relevant du patrimoine culturel est détruit pendant une guerre, c’est une perte non seulement pour le pays où ce bien est localisé, mais aussi au niveau mondial.

La Fédération de Russie est membre de l’UNESCO depuis 1954 en tant qu'État successeur de l’URSS. Ironie du sort, la prochaine session du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, prévue en juin 2022 à Kazan, devait être consacrée à la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. Les membres du Comité ont demandé de déplacer cette session dans tout autre pays.

(Notice rédigée selon des informations fournies le 24 mars 2022 par Vlada Lytovchenko, directrice de la Réserve historico-culturelle de Vychgorod)